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118 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
été imparfaitement étudiée jusqu'ici. On fait trop souvent honneur à l'Allemagne cles œuvres de ses habitants, et ort leur enlève injustement une bonne part de la gloire qu'ils peuvent légitimement revendiquer.
Il est pour nous hors de doute que certaines tapisseries à légendes allemandes ont été fabriquées en Suisse. Dans le cas particulier qui nous occupe, la tapisserie des Neuf Preux porte lès armoiries de la famille bàloise des Eberlin. St elle ne sort pas d'un atelier suisse, elle a donc au moins été fabriquée spécialement pour un des membres de la vieille noblesse du pays. Bien des présomptions plaident ainsi en faveur d'une origine bàloise plutôt qu'allemande. Quant à la date, cette pièce ne nous parait pas remonter au delà des dernières années du xv- ou des premières du xvic siècle.
En effet, contrairement à une opinion trop répandue, les tapisseries d'une date certaine, antérieures à l'an 1500, sont d'une extrême rareté. Pour la plupart des tentures de cette époque, il est bien difficile de préciser, à quelques années près, la date_ de l'exécution. Aussi rattacherons-nous à la période de la renaissance toutes les pièces postérieures à la ruine d'Arras, c'est-à-dire à l'année 1477, date capitale dans l'histoire de la tapisserie.
Bien de plus rare qu'une tapisserie datée; presque toutes celles dont on a pu fixer l'origine sortent des ateliers français ou flamands ; c'est tout un, comme on l'a vu, pour la période du moyen âge. 11 n'y a pas lieu de s'arrêter aux productions allemandes, insuffisamment connues et étudiées jusqu'ici et qu'on n'a même pas tenté de classer méthodiquement. Les ateliers italiens, malgré le nombre des villes où se montrent, dès le-xv- siècle, les artisans venus du Nord, n'ont d'abord qu'une existence précaire et de peu de durée. On voit les tapissiers chercher de ville en ville des clients généreux et donner ainsi l'illusion d'une activité qui n'existe pas; mais, en somme, la production de ces ateliers, à peine suffisante pour satisfaire aux exigences des petits seigneurs du pays, ne fournit qu'un très mince appoint-à la liste des tentures antérieures au xvi0 siècle.
C'est donc aux métiers de la France septentrionale, de l'Artois et de la Flandre qu'est due la majeure partie de ces innombrables
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